Réélu Maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a constitué l’équipe municipale qui le suivra pour les six prochaines années de sa mandature. Isabelle Ferrer, nouvelle adjointe, fait partie des nouveaux visages au Capitole. Elle est chargée de l’ emploi et l’insertion dans les marchés publics. Notre nouvelle Présidente répond à nos questions.
Vous êtes issue du secteur privé. Comment s’est passé votre entrée en politique et votre choix d’œuvrer pour la collectivité ?
“C’est parce que je suis issue du secteur privé, que je travaille depuis toujours dans des secteurs d’activité qui souffrent d’un déficit d’attractivité et donc qui n’arrivent pas à trouver les personnels nécessaires, alors même que les besoins de recrutement sont importants, qu’il me paraît essentiel de travailler à la mise en cohérence de l’offre et de la demande.
Des solutions existent, des dispositifs existent, les acteurs sont nombreux… mais pour l’heure, et compte tenu du contexte de crise sociale qui vient s’ajouter au chômage endémique, il nous faut impérativement franchir une nouvelle étape.
C’est pourquoi, j’ai souhaité apporter toute mon expertise et ma détermination à la collectivité . Il est toujours enrichissant, je crois, de pouvoir passer d’un côté à l’autre du miroir.”
L’emploi est une priorité pour cette rentrée, fortement marquée par la crise du Covid-19. Comment, dans ce contexte, Toulouse Métropole va s’impliquer pour soutenir l’emploi local et l’insertion ?
“Comme je l’indiquais, le contexte nous impose d’aller plus loin et d’aller vite dans la mise en œuvre d‘actions visant à protéger nos concitoyens du chômage et de la crise sociale qui font jour.
Pour ce faire, nous travaillons sur plusieurs fronts :
Tout d’abord, avec la commande publique de la métropole, nous souhaitons lancer le maximum d’appels d’offres dans lesquels figureront des clauses sociales. Ainsi, grâce aux achats et à la politique dynamique en matière d’investissement, la collectivité va augmenter le volume d’heures d’insertion et donc le volume de bénéficiaires des clauses d’insertion dans les marchés publics. Nous répondrons ainsi à l’engagement qui a été pris, d’augmenter de 50% les heures d’insertion.
Ensuite, je travaille avec mes équipes à la mise en place, pour la fin de cette année 2020, d’un Hub Emploi visant à mettre en relation l’offre et la demande d’emploi de la métropole. Il s’agira d’une plateforme dématérialisée d’un genre nouveau et offrant à ce qui le souhaiteront, 7 heures de formation aux « soft-skills ».
Enfin, nous réfléchissons à la mise en place d’autres actions du type « forums emploi » ou « job dating » mais innovantes et novatrices.
Il va de soi que le PLIE est et sera un acteur majeur dans la réussite de cette politique emploi, étant donné son rôle majeur sur le territoire de la métropole; tout comme pôle- emploi et les autres dispositifs que je préside.
Je souhaite créer une vraie synergie autour de l’emploi.
Un autre chantier s’ouvre à nous aussi, c’est celui de l’accompagnement des personnes impactées par les plans sociaux et qui n’étaient pas nécessairement nos publics habituels. Là encore, la collectivité devra jouer pleinement son rôle en mettant en place des actions concrètes.”
Quel est le champ d’action de votre délégation et quels sont ses objectifs ?
“Monsieur le Maire/Président m’a confié la délégation « emploi et insertion » , là où auparavant plusieurs élus intervenaient. À situation de crise, choix de crise et cellule de crise resserrée. Le fait de regrouper tous les sujets emploi sous une seule et même personne élue a désormais le mérite de la cohérence et de la complémentarité entre les dispositifs, le mérite de l‘homogénéité dans l’approche.
Je souhaite que tous les dispositifs dans lesquels la métropole et/ou la ville de Toulouse sont présentes, travaillent ensemble, de manière coordonnée. L’enjeu est immense et nous devons être efficaces, ensemble.”
Les PLIE fêtent leurs 30 ans cette année. Le PLIE de Toulouse Métropole existe depuis 2003. C’est un dispositif d’accès à l’emploi qui s’inscrit dans la politique volontariste de la Métropole en terme d’offre de service aux demandeurs d’emploi de longue durée et des entreprises qui recrutent sur notre territoire. Comment avez-vous accueilli ses résultats récents ?
Sa nouvelle directrice Odile Filandre et l’ensemble de l’équipe sont extrêmement dynamiques et compétents. Les résultats sont là pour en témoigner. Je souhaite relever avec eux ce nouveau challenge de l’emploi.
Je sais pouvoir compter sur leur implication pour amener vers l’emploi durable le maximum de demandeurs d’emploi de longue durée et accompagner également les entreprises dans leur démarche de recrutement.
Le PLIE est un acteur efficace et efficient qui va s’imposer demain encore plus.”
Quels sont pour vous les points forts du dispositif sur lesquels s’appuyer ?
“Le point fort du PLIE est son expertise.
Tous les référents qui sont sur le terrain, qui maillent le territoire, à la fois au contact des demandeurs d’emploi et à la fois au contact des entreprises, ont acquis une expertise indéniable.
Le PLIE est également un acteur connu et reconnu par les services de l’État, par tous les partenaires institutionnels et par tous ceux qui ont recours à ses services.
Son accompagnement sur mesure et individualisé des publics, fait du Plie un dispositif essentiel qui apporte une réponse globale, grâce notamment au travail qui est réalisé autour des freins à l’embauche.”
Quelles perspectives encouragez-vous à court et moyen terme ?
“J’encourage le décloisonnement et le travail d’équipe.
J’encourage le travail sur le terrain, le travail de proximité.
J’encourage l’écoute de la population et des demandeurs d’emploi d’une part et l’écoute des entreprises et du milieu économique, d’autre part.
La préoccupation du PLIE doit rester celle de l’emploi durable. C’est la raison pour laquelle je souhaite que nous rapprochions encore plus des milieux économiques pour pouvoir appréhender les évolutions et anticiper les besoins de compétences et donc optimiser le placement en emploi.”
Quel message souhaitez-vous donner aux acteurs du PLIE (professionnels & participants) ?
«Je souhaite que les acteurs du PLIE n’aient qu’un seul objectif : accompagner les publics les plus fragiles vers l’emploi « durable ».
Les moyens mis en œuvre pour y arriver, sont les suivants : un accompagnement individualisé renforcé, une inscription volontaire et un référent pour chacun et un diagnostic des compétences pour les demandeurs d’emploi de longue durée.
Pour beaucoup, « être en emploi » favorise le développement du bien-être, notamment grâce à l’autonomie, le soutien et la reconnaissance…
À l’inverse, les personnes qui connaissent le chômage de longue durée sont en grande précarité. La collectivité se doit de les aider pour leur permettre de reprendre pied dans la société et de recréer du lien social.
Voilà, selon moi, la mission de service public du PLIE. »