Le PLIE de Toulouse Métropole et de la Communauté d’Agglomération du SICOVAL accompagne chaque année près de 2 500 personnes en difficulté d’insertion professionnelle, dont 70% de femmes. Si le PLIE obtient de bons résultats par rapport à la moyenne nationale, il a souhaité, dans une logique d’amélioration continue, connaître l’avis des personnes passées par ce dispositif sur ce qu’il leur apporte, et sur ses limites.

De quoi parle-t-on ?

Le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi est un dispositif partenarial entre Toulouse Métropole et la Communauté d’Agglomération du SICOVAL, financé avec le concours du Fonds Social Européen. Il a pour objectif de faciliter l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi de longue durée, en leur proposant un accompagnement individualisé et renforcé. Cet appui se fait sur la base du volontariat. A partir d’un bilan de sa situation, chaque personne entrant dans le PLIE coconstruit avec son référent un parcours individualisé vers l’emploi et se positionne comme un participant plus qu’un bénéficiaire. Ce parcours d’accès à l’emploi peut mobiliser différentes étapes de mise en situation professionnelle, de formation, de redynamisation professionnelle, d’aide à la levée de freins – comme la mobilité ou la garde d’enfants – ou encore d’accompagnement psychologique. Ces étapes sont proposées par des prestataires du PLIE. L’accompagnement dure au maximum 36 mois. Les personnes sortent du dispositif :
– Lorsqu’elles sont en poste depuis 6 mois (CDI au minimum à mi temps ou CDD d’au-moins 6 mois) ou en formation qualifiante ;
– Pour raison administrative (déménagement, retraite) ;
– Pour raisons de santé, suite à un abandon, ou à la fin des 36 mois quand elles n’ont pas trouvé de solution durable (sortie dite « autre »).

Que retenir de cette évaluation ?

Le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi apporte une plus value à la grande majorité (86%) de ses participants. Il leur permet d’être soutenus et motivés dans leurs démarches de recherche d’emploi ou de précision de leur projet professionnel, parfois de suivre des cours de conduite ou de français qui facilitent ensuite leurs recherches, et dans la majorité des cas d’accéder à un emploi durable ou une formation. La diversité des actions proposées permet de bien répondre aux différents besoins exprimés par les participants, et les effets de l’accompagnement sont encore ressentis à moyen terme. Cependant, si le PLIE de Toulouse obtient de meilleurs résultats que la moyenne nationale, les publics qui cumulent des freins à l’emploi sortent encore trop souvent du dispositif sans solution. Les personnes qui ont des enfants en bas âge ou qui n’ont pas de logement (adapté) se retrouvent en particulier souvent en difficulté en fin d’accompagnement.

Qu’a-t-on appris ?

Un dispositif efficace, y compris à moyen terme

864 personnes sont sorties du PLIE en 2019, dont 55% en emploi durable ou formation qualifiante, ce qui est supérieur à la moyenne nationale (47%).
39% de ces participants ont obtenu un CDD de plus de 6 mois, 38% un CDI.
Parmi les 44% sortis pour raison « autre », 31% ont abandonné le dispositif, 26% n’avaient pas de solution durable au bout de 36 mois, 20% ont rencontré un problème de santé, et 17% occupaient un emploi non validé (pour cause d’absence de justificatif ou d’un nombre d’heures hebdomadaires inférieur à 20).
1% des participants est sorti pour raison administrative.Les effets de l’accompagnement sont visibles à moyen terme, puisque les participants interrogés restent majoritairement en emploi dans les mois qui suivent leur sortie du PLIE (52% de CDD, CDI, CUI-CAE ou intérim).
80% des personnes en emploi sont restées sur le poste obtenu avec l’aide du PLIE. Par contre, 26% sont toujours au chômage, et 20% déclarent ne plus chercher d’emploi (bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé, personnes avec des enfants en bas âge…).

Un dispositif d’accompagnement vers l’emploi utile, quelle que soit l’issue

88% des participants se disent satisfaits de leur participation au PLIE.
Les personnes sorties en emploi ou formation qualifiante sont cependant plus nombreuses à être satisfaites (98%) que celles sorties pour raisons « autres » (84%).
Les ¾ des participants considèrent également s’en sortir mieux qu’avant le PLIE, et 70% être mieux armés dans le monde professionnel.
82% considèrent que le PLIE leur a apporté davantage que les autres dispositifs d’accompagnement qu’ils ont connus. Le PLIE apporte, tout d’abord, un soutien social : il redonne confiance en soi, écoute et motive. C’est notamment le rôle des référents, très souvent cités comme dotés de qualités humaines. Beaucoup de participants ne s’attendaient pas à ce type d’apport. Le PLIE permet, ensuite, d’accéder à un emploi et de maîtriser les outils de recherche d’emploi, puis de préciser le projet professionnel. Il aide parfois à lever les freins à l’emploi que sont le niveau de français, la mobilité, la garde d’enfants ou le logement. 14% des participants considèrent cependant que le PLIE ne leur a rien apporté.

Un dispositif qui répond le plus souvent aux attentes initiales des participants

Quelques mois après leur sortie, les participants considèrent qu’ils attendaient surtout du PLIE une insertion dans l’emploi. Cela nécessitait au préalable pour certains la clarification de leur projet professionnel, une formation, et/ou la levée de freins.

Et demain ?

Suite à cette évaluation, le Comité de coordination du PLIE ainsi que son Comité de pilotage ont décidé de faire évoluer le protocole signé par les différents partenaires dès 2020 pour y intégrer les ajustements suivants :
– Considérer comme sortie « emploi/formation » les contrats de travail de 6 mois et plus dans certaines structures d’insertion par l’économique et les ESAT ;
– Reconnaître en sortie « emploi » les temps partiels de moins de 20h par semaine pour les personnes reconnues travailleurs handicapés ;
– Mettre en place davantage de temps et de supports d’information pour mieux préparer les participants à la sortie du PLIE et améliorer le relais avec le droit commun en fin de parcours, si nécessaire ;
– Développer l’offre d’appui à la mobilité du Plan d’actions ;
– Développer l’offre de garde d’enfant en mobilisant le partenariat ;
– Faire un diagnostic initial des besoins et compétences numériques/bureautiques, et proposer du matériel informatique à disposition des participants ;
– Diminuer le nombre de participants suivis par chaque référent ;
– Développer la couverture géographique des actions du PLIE ;
– Aller vers davantage de simplification administrative.