Le PLIE a participé le 2 octobre dernier à un séminaire intitulé « Mobilisation Locale pour l’Emploi et les Transitions ». Des élus, chefs d’entreprises, représentants des organismes consulaires, des syndicats et des organisations professionnelles du territoire ont contribué au débat proposé. Lancée par le Premier ministre en mai 2019, cette initiative, dans le prolongement du Grand Débat, vise à identifier les « angles morts » des politiques publiques et a pour objectif d’y apporter des réponses de proximité dans plusieurs domaines : l’apprentissage et de la formation, des difficultés de recrutement, des freins à la reprise d’emploi, de l’accompagnement des territoires en transition, du changement de dimension sur l’écologie du quotidien et de la rénovation énergétique des bâtiments. Ce séminaire a permis un partage d’expériences et de dégager des pistes concrètes d’amélioration pour les politiques publiques qui seront transmises au gouvernement à la fin du mois d’octobre.
Le PLIE, moteur pour l’accès à l’emploi depuis 15 ans
L’expérience du PLIE de Toulouse sur la levée des freins à la reprise d’emploi ( garde d’enfants, transport et logement ) a été très appréciée lors de cette rencontre.
Avec une expérience de plus de 15 ans sur le territoire local, le PLIE de Toulouse accompagne chaque année plus de 3000 demandeurs d’emploi précarisés par le chômage de longue durée.
Outre les modalités d’accompagnement spécifiques aux PLIE (approche individualisée, renforcée par le soutien d’un référent unique), qui ont toute leur efficacité, c’est bien la capacité d’ingénierie des PLIE sur la création d’actions en regard des besoins des publics que nous avons souligné.
Le PLIE de Toulouse ne déroge pas à la règle et développe une offre de service, sous la forme d’un plan d’action mobilisable pour ses publics afin d’apporter une ou plusieurs réponses permettante lever les freins professionnels. Cette offre vient en complémentarité du droit commun et prend en compte notamment la question de la mobilité, de la garde d’enfants ou de logement.
La mise en place de ces actions est le fruit d’une collaboration des équipes de terrain (les référents) et de l’équipe gestionnaire et animatrice du PLIE. Il s’agit d’évaluer les besoins du public en s’appuyant sur l’expertise des référents, de repérer les initiatives locales, de faire évoluer l’offre existante en travaillant avec les acteurs locaux et en s’inspirant des innovations sur d’autres territoires.
La part des actions prévues pour la levée des freins représente 47% du budget du PLIE. Les actions qui relèvent de la mobilité, de la garde des enfants et du logement représentent, quant à elles, 22% du budget. Toutes ces actions sont financées à 50% par du Fond Social Européen.
Comment se positionne le PLIE par rapport aux problématiques soulevées?
Sur la question de la mobilité
C’est un axe important dans notre offre de service, il s’agit de promouvoir l’autonomie des publics en diversifiant les modalités de transport, avec notamment le développement des modes doux).
Nous avons mis en place un « Parcours Mobilité » pour inscrire progressivement les demandeurs d’emploi engagés dans notre dispositif (Les Participants) dans une démarche d’apprentissage avec des actions concrètes :
La réalisation d’un diagnostic mobilité. Ce diagnostic permet une photographie des potentialités en matière de mobilité et préconise des pistes d’actions adaptées aux besoins en proposant par exemple des formations à la pratique du vélo, l’Alpha code pour remobiliser les mécanismes d’apprentissage ou la découverte et l’appropriation des transports en commun.
L’autonomie passe aussi par la conduite d’un véhicule avec une offre de service qui se décline autour de 3 axes :
– Permettre à un large public l’obtention du permis de conduire en proposant 2 méthodes pédagogiques (L’une permettant un apprentissage intensif et rapide, l’autre destinée à un public allophone* ou ayant des difficultés d’apprentissage).
– Restaurer la confiance dans la conduite d’un véhicule en proposant du ré-entrainement à la conduite (Pour des personnes ayant obtenu leur permis à l’étranger ou n’ayant pas les aptitudes pour conduire en milieu urbain).
– Accompagner les personnes dans un projet d’achat de véhicule de manière plus sécurisée.
Ces actions qui sont réalisées par 2 structures, l’association EMCP et l’auto-école CERT, ont un impact très positif auprès des publics tant au niveau personnel que professionnel (Restauration de la confiance en soi et solution concrète en matière d’emploi pour se déplacer sur le lieu de travail).
* Personne dont la langue maternelle est une langue étrangère, dans le pays ou le lieu où elle se trouve.
Sur la question de la garde des enfants
Notre objectif est d’apporter une réponse en complément du droit commun pour répondre rapidement à des situations bloquantes au regard d’un emploi ou d’une formation. Le PLIE a passé un marché avec l’association l’Enfanfare, qui assure une garde d’enfants 7 jours sur 7 et 24h sur 24, à domicile, auprès d’enfants âgés de 0 à 12 ans. De plus, la mise en place de l’action peut être réalisées sous 48 heures et peut se dérouler normalement même en cas d’enfants malades.
Sur la question du logement
Cette action proposée par le PLIE se situe en amont des dispositifs de droit commun. Il s’agit de proposer un diagnostic d’orientation pour les demandeurs d’emploi sans hébergement ou en hébergement précaire, en fragilité de logement (N’ayant pas de ressources), ou mal logées (Insalubrité, logement inadapté, etc..). Nous appelons cette action « Diagnostic/Orientation logement » et elle a pour objet de :
– Réaliser un diagnostic de la situation au regard de la question du logement/hébergement.
– D’orienter le demandeur d’emploi vers les partenaires et dispositifs compétents, au regard du diagnostic élaboré.
– De s’assurer de la mise en œuvre effective des préconisations issues du diagnostic.
Ces actions ont un effet de levier sur l’accès à l’emploi, elles renforcent l’offre de service du PLIE auprès des demandeurs d’emploi que nous accompagnons et permet plus de réactivité auprès des entreprises.
Cette approche multi-factorielle rencontre un impact positif en terme d’accès à l’emploi. Toulouse Métropole affiche à ce jour un taux de sortie positive de 52% (maintien en emploi à 6 mois et formation qualifiante validée), soit 5 points de plus que la moyenne nationale des PLIE, alors que la durée d’inactivité des publics à l’entrée est plus importante à Toulouse (47 mois ici contre 38 mois pour la moyenne nationale).
Une séquence de restitution des travaux réalisés ce jour-là a été conduite à l’échelle locale. Les initiatives les plus innovantes et les plus concrètes auront vocation à figurer au sein d’un plan d’action territorial qui sera très prochainement transmis au Premier ministre.