Voici le témoignage d’un participant du PLIE

Lorsqu’il arrive sur Toulouse en 2009, Frédéric souhaite se reconstruire et repartir de l’avant.
Il a pratiquement 10 ans d’expérience professionnelle. Il a exercé les métiers d’aide-cuisinier, plongeur en restaurant ou encore manutentionnaire polyvalent. Son fardeau ? un problème d’impulsivité majeure dans certaines situations marquées par des émotions non maitrisées.

fredericT-participant-plie-saint-orensSeul, il a le sentiment d’avoir déjà tout tenté pour faire évoluer sa situation professionnelle vers une activité et un cadre dans lesquels il s’épanouirait. Sans succès. Mais il a un atout majeur : une volonté sans faille. Alors il travaille, malgré que ce soit dur. Il s’accroche pour rester un actif comme les autres.

En 2013, un conseiller de la Maison Emploi de Balma l’oriente vers le PLIE. C’est une découverte. La candidature de Frédéric est retenue pour une entrée dans le dispositif. Il sera accompagné, le temps d’un parcours personnalisé, par le service Emploi de Saint-Orens. Chantal Delort devient sa référente de parcours. Après avoir réalisé un bilan personnel, Ils formalisent ensemble un contrat d’engagement. L’objectif est le même pour tous les participants du PLIE : tout mettre en œuvre pour améliorer sa situation et trouver un emploi. Le fil conducteur du parcours de notre participant sera de redéfinir un but, trouver une voie, un métier, et se former pour y accéder.

Les ingrédients de la reconstruction

«Voyage, voyage»
Une première action exceptionnelle est proposée à Frédéric : pas le temps de tergiverser ! Il intègre un projet de bénévolat international en Allemagne, piloté par l’association études et chantiers, dans le cadre du programme Léonard de Vinci. Durant 15 jours, il participe à la rénovation d’une aire de jeu pour enfants, dans la ville de Berglen. Ce voyage, ou plutôt ce déplacement professionnel, est aussi l’occasion de s’ouvrir aux autres, car l’équipe du chantier est composée de jeunes gens de toutes nationalités (Japon, Espagne, Biélorussie, Allemagne, France..) et il faut bien de se débrouiller pour communiquer, s’ouvrir à l’autre et vivre ensemble.

Le temps passe vite. Frédéric rentre en France remonté à bloc et dans un état d’esprit nouveau : cette expérience l’a totalement « boosté », mais pas encore guéri de son manque d’estime de soi.

«Consolider les bases»
Parce qu’il a encore besoin d’être rassuré et qu’il est un peu tôt pour savoir quel schéma de formation choisir, Mme Delort lui propose de réaliser une évaluation des potentiels d’apprentissage à Cépière Formation. Issu de l’éducation spécialisée, Frédéric a des doutes sur ses capacités à se former. L’évaluation confirme qu’il n’est pas, pour le moment, en capacité d’effectuer une formation de niveau 5. La solution la plus adaptée est alors d’engager une remise à niveau car il possède, c’est indéniable, le potentiel de compréhension des consignes et d’apprentissage.

Frédéric est quelqu’un de responsable et proactif malgré ses difficultés. Aussi, il n’oublie pas de rester dans l’action et continue de chercher du travail en parallèle des démarches entamées avec le PLIE. À l’issue de ce bilan, il obtient un poste d’insertion à la Glanerie (2014). Cette association de la Communauté Urbaine de Toulouse récupère nos déchets pour les valoriser et les revendre. Notre participant comprend que ce retour à l’emploi n’est pas exactement au service de son projet de réorientation et surtout, ne lui donne plus le temps nécessaire à définir une formation sur mesure. Au bout de 3 mois, il décide d’arrêter.

« Le déclic »
Mme Delort, sa Référente de parcours, lui propose de mettre en place une action qui va s’avérer déterminante. Frédéric est alors accompagné par Arcade CIAO et bénéficie d’un suivi personnalisé, qui lui permet de faire face à des situations qui pourraient être identifiées comme des freins pour sa recherche de formation. Ce travail d’introspection est associé à celui de réaliser des enquêtes professionnelles. Et ça va finir par payer : il se voit parfaitement dans la peau d’un agent d’entretien, ou concierge d’immeuble. Il formalise une sphère professionnelle.

« Félicitations du jury !! »
Cette fois, c’est le bon moment : sa Référente PLIE lui trouve une place au Centre de Formation Continue des apprenties d’Auteuil à Toulouse, pour une formation préparatoire au diplôme d’agent polyvalent (second œuvre). Nous sommes en 2015. Des heures de cours pendant trois mois, en classe, avec d’autres apprenants. Un cocktail explosif pour notre participant car il faut maitriser le côté émotionnel de la situation. Mais il va au bout sans dommages : ateliers pratiques, mathématiques, Français, grammaire, géométrie.. Frédéric tiens le rythme. Il est même reconnu comme un leader dans son groupe d’apprentissage. Une référence pour d’autres ? Il commence à se dire que ça va finir par payer…

La suite ? Notre participant est retenu pour entrer en formation qualifiante pour le diplôme d’Agent d’entretien polyvalent second œuvre, avec habilitation électricité. 8 mois de plus sur les bancs, toujours dans le même organisme. Nous sommes en avril 2016. Aucun incident à déplorer. Au contraire, pour son parcours d’étude exemplaire, Frédéric reçoit une distinction, diplômé avec mention !!

« Fausse alerte »
Fort de son nouveau titre professionnel, il obtient sans délai une mission de deux mois en Intérim au Lycée Fermat de Toulouse, en tant qu’Aide-peintre. Il enchaine, avec le plein de confiance. Mais un incident relationnel mineur réveille ses vieux démons. Cette fois, Frédéric gère. Il arrive à se maitriser et ne craque pas. Il expose les faits et prend une décision. Il fait le choix de partir. C’est un progrès dans la maitrise de soi et cette expérience va servir à affiner son projet professionnel vers ce qui est possible et réaliste.

« Être mobile c’est permis »
Aujourd’hui, notre ami est vissé sur la bonne voie. Cependant, il lui manque un accessoire qui doit contribuer à lui ouvrir des portes : le permis de conduire. Depuis toujours, Frédéric se déplace en scooter et en transport en commun. Ça ne l’a jamais empêché d’être toujours ponctuel, mais envisager une voiture comme moyen de locomotion peut s’avérer utile comme décisif au moment d’être recruté en entreprise. Le code en poche dès le premier coup, il réalise actuellement ses leçons de conduite avec EMCP. Cette association permet la réussite au permis de conduire aux participants inscrits dans une démarche d’insertion et pour lesquelles le fonctionnement des auto-écoles classiques n’est pas adapté. Si tout va bien, il aura son permis courant décembre. Ce qui fera une réussite de plus durant son parcours au sein du PLIE.

Objectivement, Frédéric semble proche de trouver la bonne formule pour décrocher un emploi durable. Aujourd’hui, il est riche d’un titre professionnel, le rendant légitime en terme de qualification, alors même que son manque de scolarité l’a fait souffrir et a joué, parmi d’autre choses, sur l’image qu’il a de lui. Il sait désormais orienter sa recherche d’emploi grâce à tout le travail réalisé depuis 2 ans : il lui faut trouver une entreprise de petite taille, voire une collectivité, dans laquelle il sera soutenu, formé au long terme et respecté. L’employeur qui acceptera de lui offrir ce cadre gagnera un collaborateur loyal, ouvert au dialogue et capable de déployer une énergie folle.

Ses interlocuteurs de parcours le trouvent intelligent et avisé. Alors qu’il n’entendait que le verdict de l’échec, tout ce qu’il a entrepris ces derniers mois parvient enfin à le détromper. « Oui, je suis capable ». Ce sont ses mots. Frédéric n’envisage plus l’échec comme une issue. Il va donc réussir.

ChantalD-plie-saint-orensDisons-le clairement : tout cela est devenu possible grâce à un binôme : lui et sa référente PLIE. Mme Delort a en effet joué un rôle capital. Non pas en dirigeant notre participant, mais en se positionnant à ses côtés pour mettre en place les bonnes actions au bon moment. Après un suivi de plusieurs mois et une assiduité permanente, le contrat est en passe d’être réussi pour elle aussi. Parce que Frédéric avait besoin d’être rassuré à chaque étape, elle s’est rendu disponible, à l’écoute. Chantal explique que c’est facile de suivre un participant lorsqu’on est face à une personne aussi volontaire. Elle est modeste car elle a su rendre l’équilibre à un participant du PLIE. Encore et jusqu’au prochain qui respectera son engagement dans le dispositif.

Si vous aussi vous souhaitez vraiment tout mettre en œuvre pour améliorer votre situation et trouver un emploi, cliquez ici.