C’est une belle histoire que nous raconte Catherine Frèche, Participante du PLIE de retour à l’emploi, ayant magnifiquement participé au Forum ELLE Active. Inspirée et inspirante.

Première à Toulouse pour le Forum ELLE Active

Le Forum ELLE Active est une initiative du célèbre magazine féminin pour promouvoir le travail des femmes. Car oui, encore aujourd’hui en 2017, elles rencontrent toujours plus d’obstacles que les hommes dans leur parcours professionnel. C’est une froide réalité. Alors cet événement est une occasion de partager les expériences positives de celles qui ont été inspirées et dont l’expérience peut orienter celle des autres. Ce sont des conférences et des ateliers articulés pour faire bouger les lignes. Pour la première fois à Toulouse, c’est au Capitole que plus de 300 femmes ont assisté à ce riche temps de rencontre qui devrait en appeler d’autres.

L’expérience d’une participante du PLIE comme modèle de réussite

Catherine Frèche, une Participante du PLIE, sait ce que signifie “Rencontrer des obstacles” dans un parcours professionnel. Elle est montée sur scène, avec sa référente Karine Chiabo, pour partager ses batailles et sa persévérance pour retrouver un emploi… et enfin, du sens. Elle vous donne son sentiment en vidéo, juste après avoir répondu aux questions de la journaliste de ELLE.

Son intervention, au même titre que celle d’une Championne Olympique, d’une pilote d’avion ou de dirigeantes d’entreprises, a forcément résonné comme une source d’inspiration, un modèle de motivation pour un public attentif et venu en nombre.

Découvrez l’article sur l’intervention de Catherine dans ELLE en cliquant ici

Mon expérience avec le PLIE, par Catherine Frèche

C’est avec son autorisation que nous reprenons ses mots pour décrire son parcours avec le PLIE, de la rencontre au retour à l’emploi. Nous souhaitons à tous les Participants en cours d’accompagnement ou à venir de vivre leur propre expérience positive. Puisse Catherine leur rappeler que c’est toujours possible.

C’est lors du Carrefour pour l’emploi organisé au Parc des expositions de Toulouse, en mai 2016, que j’ai pris la décision de me dresser avec courage pour trouver ma place dans la société, à la suite de 4 ans de chômage dans des conditions difficiles.

Je me suis rendue sur ce site pour rencontrer des personnes qui pourraient m’orienter vers ma nouvelle destination, alors que j’errais dans un brouillard épais depuis de longs mois et que la dépression nerveuse était sur le point de m’anéantir.

En proposant ma candidature au stand du PLIE, où malgré tout l’intérêt qu’elle représentait, ne pouvait aboutir car tous les postes étaient à ce jour pourvus (Réponse standard que je connais bien malheureusement), il m’a été proposé de rencontrer la Référente PLIE de mon secteur car je possédais tous les critères pour entrer sur le dispositif.

Étant abandonnée de toute relation professionnelle et sociale ainsi que d’aide dans ma recherche d’emploi depuis des années, et faisant suite à un contrôle de Pôle Emploi alors que j’avais été un de leurs agents durant près de 3 ans, je me suis dis qu’il n’y a pas de mal à dialoguer et voir venir.

J’ai donc été appelée par Karine Chiabo qui m’a donné rendez-vous et m’a donc expliqué le dispositif du PLIE, le contrat et le principe de co-construction. J’ai tout de suite adhéré, en juin 2016, car enfin je rencontrais quelqu’un qui avait la même vision que moi de l’accompagnement vers l’emploi que j’avais essayé de mettre en place en tant que conseillère.

J’avais un réel besoin d’être écoutée, recadrée, encouragée et considérée comme un être humain et le PLIE dans toutes ses dimensions m’a apporté ce soutien. Tout d’abord, Karine m’a positionnée sur une partenaire “Redynamisation – Transition de vie” chez Laurence Passedat. Je dois admettre qu’il n’y avait pas mieux pour me redonner l’estime et la confiance en moi pour recouvrir une nouvelle énergie. Après quelques mois dans la construction d’un moi fort, sans me précipiter vers l’emploi, j’ai été amenée à participer au Collectif du PLIE, qui a été un tremplin supplémentaire pour exprimer et soutenir les autres qui sont dans le même état que moi, voire pire. Le Collectif du PLIE a une mission très importante, véritable partenaire de l’amélioration du PLIE et force de proposition, et nous avons la chance unique en France d’en avoir un. J’encourage tous les participants à venir et à y intervenir car cela donne une réelle dynamique à notre Co-construction dans notre recherche d’emploi.

Regonflée de cette nouvelle énergie, je décide de suivre une formation courte dans le but de relancer des CV avec une nouvelle expérience à valoriser. Je fais donc une formation à Muret au Greta sur un logiciel RH appelé SAGE, où je rencontre encore de belles personnes qui me respectent et me considèrent comme une personne de valeur aussi. Je sens que je suis sur le chemin de la victoire. Je reprends une vie sociale et je valide totalement ma formation. Je me sens prête à travailler !

La formation terminée, j’ai peur de retomber dans le vide social dans lequel j’étais aupravant. Je décide avec ma référente Karine de m’inscrire à l’ARSEA pour mobiliser mes aptitudes dans des stages qui pourraient aboutir sur un emploi. Je suis désormais déterminée et ma persévérance optimiste finit par toucher mon entourage. Je continue en parallèle à soutenir et participer aux réunions d’échanges du Collectif et crée avec l’aide de Laurence Passedat qui n’a jamais douté de moi, un “petit comité de soutien entre participants volontaires ” pour chercher ensemble du travail. Encore un rouage dynamique vers la victoire. Un plus un ne faisant pas deux, c’est véritablement un tremplin exponentiel qui s’ouvre. En effet, mes candidatures qui restaient jusqu’alors lettres mortes, deviennent tout à coup intéressantes pour les employeurs ! Je suis convoquée à plusieurs entretiens d’embauche. Je développe ainsi une certaine expérience dans ma présentation. Malgré les refus je reste digne et optimiste grâce aux encouragements de Karine qui, elle aussi, croit dans mon potentiel.

C’est ainsi que Madame Lesgourgues, ma coach de l’ARSEA est contactée par une ancienne stagiaire qui a été placée par eux, et qui doit partir à la retraite. Ce faisant, elle demande si l’ARSEA avait une personne qui pourrait correspondre, à proposer… et j’étais là !
Passé les entretiens, je reçois un jour un appel qui me dit “Vous êtes retenue sur le poste” au CHU, service des formations et des stages. Il s’agit d’un contrat CUI-CAE à temps plein, qui prouve que j’ai renversé la vapeur : car jusqu’alors j’étais considérée comme obsolète parce que j’avais 45 ans et mes conditions financières m’avaient obligé à déménager dans un logement HLM d’une ZUS. Ces deux critères étaient devenus des atouts agissant en ma faveur dans le choix de ma candidature, outre les qualités professionnelles dont je faisais preuve.

Durant ce long combat, j’ai toujours considéré que je suis auteure, réalisatrice et actrice de ma propre vie. Je suis responsable de ce que je vis et tout dépend de la manière dont j’aborde les choses. Selon un philosophe contemporain, D. Ikeda : “Les difficultés sont les trésors de la vie. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés nous aident à nous forger et à renforcer notre endurance.

Grâce à cette philosophie mise en oeuvre, j’ai pu rencontrer les bonnes personnes qui m’ont accompagnée (et non contrôlée ! Nuance subtile que je tiens à souligner car c’est vraiment ce que le PLIE fait) et permis de sortir de l’ornière dans laquelle j’étais tombée.

J’ai pu me reconstruire, prendre des conseils, me sentir épaulée et considérée comme un être humain de valeur, et d’information à la formation, du soutien individuel au collectif, j’ai eu l’aide adaptée dont j’avais besoin pour tenir à nouveau dignement sur mes deux jambes et affronter le monde impitoyable de l’emploi. Face au dénigrement permanent des atouts humains que la société rejette en permanence, j’ai opposé ma ténacité, ma persévérance dans un esprit de collaboration participative, bienveillante et humainement soutenable.

Je remercie ainsi de tout mon coeur Karine Chiabo, qui a su faire avec moi avec ce que je suis, Laurence Passedat qui a toujours vu mon potentiel et l’a encouragé, au Collectif du PLIE, les membres ainsi que les participants dont la rencontre m’a totalement changée et à Mme Lesgourgues de l’ARSEA sans qui je n’aurais pas eu vent du poste pour lequel je vais commencer à travailler dès le 15 mai prochain avec un contrat d’un an.
Le PLIE est un vecteur positif de l’insertion par l’emploi mai aussi de la revalorisation du potentiel humain pour créer des valeurs dans la société.

Écrit par Catherine Frèche, le 11 mai 2017